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Musée du Trésor - Couteau de Bacchus

Ce mois-ci abordons une oeuvre phare du musée du Trésor d’Eauze : le couteau de Bacchus. Ce couteau est une des pièces maîtresses qui constitue le fameux trésor.

Découvert en 1985 par des archéologues, ce trésor est composé de plus de 28 000 monnaies romaines et une cinquantaine d’objets précieux enfouis en 261 de notre ère. Parmi eux, ce poignard, dont le manche est en ivoire, matériau périssable, exceptionnellement conservé grâce aux quinze siècles passés avec plus de 120 kilos d’or et d’argent. L’oxydation des pièces s’est transmise à l’ivoire et a empêché qu’il ne se dégrade.

Un bel objet
D’une facture très élaborée, il figure le dieu Bacchus, adolescent, nu, la poitrine enveloppée d’une peau de panthère, dans une attitude de contrapostal. On le reconnaît grâce aux grappes de raisins qui ornent sa coiffure et au thyrse (sceptre surmonté d’une pomme de pin) qu’il tient dans la main gauche. De son autre main, il donne à boire (du vin sans nul doute) à son animal fétiche : la panthère.

Un culte mystérieux
En effet, Bacchus est un dieu sauvage. Dieu du vin et des plaisirs, il est d’abord représenté chez les Grecs comme un vieil homme ventripotent, puis il prend peu à peu l’allure d’un éphèbe au fur et à mesure que son culte se développe. Une étude stylistique a permis de dater la confection de l’objet entre 220 et 240 de notre ère. À cette époque, la croyance connaît un regain d'intérêt, en particulier chez les élites romaines. C’est un culte à mystère, réservé à des hommes et femmes initiés qui se réunissent lors des bacchanales (courant mars), de grandes fêtes orgiaques qui permettent à la population de lâcher prise.

Bien plus que le simple dieu du vin Bacchus est un dieu paradoxal qui introduit un touche de chaos nécessaire pour la survivance de la société.